J’ai reçu une invitation de la part de Martin Turgeon et de Louis-Philippe Tanguay de Ducati Sherbrooke pour aller essayer la nouvelle Ducati Multistrada V4 S 2022. Bien sûr, je l’ai acceptée!

Je l’attendais depuis un bon moment, le test de cette moto, vu la révolution de Ducati en passant d’un moteur V2 à un moteur V4, ou mieux, un double V2. Puisqu’elle sera disponible pour nos clients en Europe l’an prochain, j’étais bien curieux de l’essayer. Aussi, comme Ducatista, j’étais curieux de la comparer à ma Ducati que j’ai présentement ici au Québec, une Multistrada 1260 S, et de constater comment Ducati avait fait évoluer la Multistrada.

Donc hier matin en début d’après-midi, Sylvain Bergeron et moi sommes partis direction Sherbrooke pour notre Ducati Multistrada Demo Ride.

Une fois assis sur la moto, je vérifie les leviers, le guidon est peut-être un peu loin et la selle, un peu basse, mais bon, c’est une Demo, pas le temps de régler ça! Je regarde un peu l’ensemble de la moto; ça ressemble à la mienne, mais Ducati a encore ajouté de la nouvelle technologie en plus du nouveau moteur. J’y retrouve le système qui signale les véhicules dans les angles morts avec des lumières sur les miroirs, très utile et bien fait, le radar avec les capteurs en avant et en arrière, le régulateur de vitesse adaptif qui maintient la distance du véhicule qui nous précède, et toute la panoplie de fonctions et commandes pour régler suspensions, moteur, freins, ABS, traction control, wheelie control, café et cappuccino.

J’allume le moteur et ouf… toujours en comparaison de ma 1260 S, elle est super silencieuse! On dirait un petit moteur. Je mets la première vitesse, je travaille sur l’embrayage, et pour 30 secondes, j’ai l’impression qu’elle va s’étouffer; bien non! Elle va tout doucement décoller sans aucune hésitation, comme un véhicule électrique.

C’est là que j’ai trouvé les deux mots pour définir cette moto, car la Ducati Multistrada V4 S est pour moi à la fois « douce et intrigante ».

Sylvain et moi partons pour la ride. C’est un V4, donc il faut faire rouler le moteur à un régime plus haut qu’avec la 1260 V2. Mais la Ducati Multistrada V4 est aussi « tricheuse ». Lors des premières accélérations, elle est tellement douce qu’on a l’impression que la puissance n’est pas là, que le « kick » de la 1260 V2 n’est pas là, mais… on tourne la poignée et on découvre que malgré sa douceur, elle est capable de sortir la puissance – c’est là qu’on voit sortir l’âme de Ducati.

Je change le réglage et je mets sur Sport; dans ce mode, les 170 cv sont disponibles (175 cv avec échappement Akrapovič). La réponse du moteur, de l’accélérateur, des freins, de l’ABS, etc., change. Bien sûr, la moto est en rodage, donc je n’exagère pas. Mais vous comprenez qu’après les 5000 tours en mode Sport, attachez votre tuque.

Autant sur l’autoroute que sur la route, la moto est d’une douceur incroyable. Ducati a enlevé le système Desmodromique à la Multistrada V4 pour réduire les intervalles de maintenance: le « gros service » de réglage des soupapes n’est dû qu’à 60 000 km, les changements d’huile, aux 15 000 km. La Multistrada V4 vire un peu plus que la 1260 V2 sur l’autoroute, mais Ducati a gardé le vilebrequin contrarotatif, ce qui fait qu’il y a peu ou pas de vibrations. Elle roule tout doucement et super silencieusement.

Au premier arrêt, j’avais l’impression d’avoir une moto derrière moi, mais non: c’est le système qui « éteint » 2 cylindres lorsqu’on s’arrête pour baisser la chaleur du moteur. À ce moment, le bruit du moteur change.

Avec Sylvain, nous nous sommes amusés à tester le radar avec le système de régulateur adaptif ainsi que le système d’angles morts – cela fonctionne très bien. La Multistrada V4 gardait très bien la distance avec Sylvain en avant de moi avec son GSA. Lorsque Sylvain freinait, la Multistrada V4 freinait, puis accélérait lorsque Sylvain s’éloignait. Dans une grande décélération, la moto allume une lumière jaune pour demander de changer de vitesse.

La Multistrada V4 est montée sur une roue avant de 19’’ pour mieux accommoder les exigences de la conduite hors-route. Peut-être qu’une version avec une roue avant de 17’’ arrivera plus tard. Sur la route, elle est très bien balancée. On ne s’aperçoit de la roue de 19’’ qu’au départ; à 15 km/h elle va super bien. Elle penche en courbe sans problèmes. Elle est une Ducati, donc elle est conçue pour les courbes.

La moto démo avait des pneus Pirelli Scorpion Trail, que j’aime bien, mais un peu lents pour pencher ou dans les pif-paf. Pour le style de moto et les exigences Sport Touring, j’installerais des Pirelli Angel GT 2, plus rapides et efficaces sur la route, en plus de durer un peu plus longtemps.

On se retrouve à rouler en 5-6e à 55-60 km/h sans problème. Le moteur a une douceur impressionnante: on n’a qu’à tourner la poignée pour que la Multistrada avance sans aucun problème avec une progression déconcertante. On utilise beaucoup moins la boite de vitesse que sur la V2. Aussi, à basse vitesse, dans un stationnement à 2 km/h, la moto avance doucement, très bien balancée, et le moteur triche. On a l’impression qu’il veut s’étouffer, mais non! Il avance sans problème. Encore une fois, il faut s’habituer.

En conclusion, elle s’appelle Multistrada, mais elle n’a rien à voir avec la Multistrada V2 1260 précédente, surtout dans le moteur. La nouvelle Multistrada V4 est plus, beaucoup plus, orientée vers le tourisme. Ducati a vraiment fait du très bon travail. On peut faire km et km sans aucun problème.

J’ai donc bien hâte d’être en Italie pour me promener avec les riders des Megarides sur des routes à moto avec une belle Multistrada V4! J’ai comme la sensation que nous allons encore faire des « victimes » des Megarides: après une Megaride en Ducati, les gens reviennent au Québec et s’achètent une Ducati!

Merci encore à Ducati Sherbrooke pour la Demo Ride.

www.motosthibault.com

3750 rue du Blanc-Côteau, Sherbrooke, J1L 3C1

819.569.1155